Compte-rendu du colloque 2004 :
• Session 10: Mesures des distances, déplacements, vitesses
Présidents Th. BOSCH, ENSEEIHT, Toulouse (F)G. ROOSEN - Lab. Ch. Fabry, IOTA, CNRS, Orsay (F)
Les grandeurs géométriques et leurs mesures associées (distance absolue, déplacement, vitesse, vibration, épaisseur, profil, vision 3D, …) font l’objet d’une réflexion spécifique dans le cadre de la construction de l’espace européen de la recherche. Les enjeux en termes de métrologie de précision mais aussi de contrôle qualité lors des processus industriels de fabrication sont primordiaux du point de vue économique. C’est pourquoi la commission européenne soutient les activités de recherche et développement dans ce domaine afin d’instaurer une plus grande compétitivité avec les manufacturiers notamment américains. A titre d’exemple, un institut virtuel (préfigurant les réseaux d’excellence) a été créé lors du cinquième programme cadre autour de la métrologie. Par ailleurs, les techniques sans contact deviennent chaque jour plus performantes pour des applications industrielles in-situ, y compris dans des milieux qualifiés d’hostiles. Dans ce contexte, la session X du CMOI « Mesures des distances, déplacements, vitesses » se veut une photographie des orientations de la recherche française en 2004.
La première innovation qui se dégage de cette session est l’utilisation du feedback optique à des fins métrologiques. Cet effet indésirable en télécommunications ainsi que dans la majorité des applications en instrumentation peut être utilisé pour la conception de capteurs à faible coûts. En effet, ce phénomène physique est induit par la rétro-injection du faisceau laser rétro-diffusé par la cible dans la cavité active du laser. Ce faisceau vient interférer avec l’onde stationnaire dans la cavité active. Il en résulte une perturbation du comportement spectral de la source optique contenant l’information sur la distance, le sens et l’amplitude d’un déplacement ou encore la vitesse d’une cible. De tels capteurs présentent l’avantage d’un nombre très réduit de composants optiques comparés aux techniques interférométriques traditionnelles. Deux stratégies sont actuellement mises en œuvre. La première consiste à utiliser des diodes lasers du commerce incluant une photodiode de contrôle dans le même boîtier. Cette photodiode, utilisée normalement pour contrôler la puissance optique, sert ici à détecter les variations de puissance dues au feedback. L’interféromètre est ainsi constitué de la diode couplée à sa cible, le seul composant optique étant la lentille de collimation du laser. Le capteur est ainsi compact et à très faible coût. L’autre approche consiste à développer un laser solide du fait de sa plus grande sensibilité au feedback. Cela nécessite alors d’utiliser un phodétecteur extérieur mais cela permet la réalisation de capteurs à fibres optiques performants. Deux applications ont été présentées durant cette session : l’une à la mesure de micro-déplacement, l’autre à la mesure de vitesse.
Lors de cette session, la méthode interférométrique d’interpolation dites de calcul de phase est appliquée au traitement d’images pour le contrôle de position et de déplacement. La cible est alors dotée d’un élément de surface micro-structuré observé par un système fixe de vision et dont la distribution spatiale de réflectivité ou de transmission est analogue à une figure d’interférence. Les performances atteintes sont de quelques millièmes de pixels.La dernière innovation présentée consiste à caractériser le rayonnement acoustique de structures vibrantes en champ proche par anémométrie laser Doppler. Une plaque dont les conditions aux limites sont « libre-libre » sert d’élément de test. La faisabilité est clairement démontrée et la principale perspective consiste à mesurer le champ de vitesse acoustique dans le champ très proche de la structure.
• Session 11: Vision, affichage, photométrie
Présidents G. BRUN - TSI, Univ. de Saint-Etienne (F)M.A. DE SMET – NDT Expert, Toulouse (F)
Introduction
Cette session, bien que reprenant des thèmes habituels du colloque (affichage et photométrie) introduisait une dimension supplémentaire relative au traitement et à l’analyse d’images qui s’imposent aujourd’hui dans de nombreuses applications de contrôle sur chaîne de production industrielle.
1• Analyse d’images La première conférence, proposée par Michel JOURLIN du Laboratoire TSI, UMR CNRS 5516 de l’Université de Saint-Etienne, abordait précisément, d’une manière prospective, les applications industrielles de l’image. Après avoir rappelé les principes fondateurs de l’analyse d’images sur les plans mathématiques et informatiques, l’auteur a exposé les difficultés de certains problèmes qui résistent encore aujourd’hui à l’analyse notamment lors du traitement d’images couleur. Il a en effet évoqué les problèmes rencontrés lors du contrôle de produits imprimés en couleur (problème de conformité par rapport à une perception visuelle, différences de codage des couleurs dans les algorithmes informatiques et ceux utilisés en imprimerie…). Cette session a clairement mis en évidence l’importance du contrôle par analyse d’images ainsi que les difficultés inhérentes à sa mise en œuvre.
2• PhotométrieDeux conférences relevaient de techniques photométriques et présentaient des méthodes originales de mesureLa deuxième conférence, proposée par P. Clémenceau, S. Breugnot, B. Pouet et P. P. Baron de Bossa Nova Technologies (Venice, USA) ainsi que par S. Bucourt d’Imagine Optic, (Orsay, France) appréhendait le problème de l’évaluation quantitative de la brillance d’objets complexes. Le dispositif proposé repose sur l’imagerie polarimétrique qui permet d’analyser les composantes spéculaires et diffusées de la lumière réfléchie par un objet point par point et permet donc d’évaluer quantitativement la brillance d’objets à géométrie complexe. Ce nouvel outil de mesure doit pouvoir grandement faciliter le contrôle, l’optimisation et la communication de la brillance dans une multitude d’applications industrielles. La dernière conférence était proposée par Michel Cattoen et Thierry Bosch de l’INP-ENSEEIHT, Laboratoire d’Electronique (Toulouse, France) et par Maria Jesús Arranz et Santiago Royo du Centre pour les Capteurs, l’Instrumentation et le Développement de Systèmes de l’Université Polytechnique de Catalogne (Terrassa, Espagne). Cette conférence abordait le développement d’un système compact pour la caractérisation photométrique des phares de véhicules et décrivait un système permettant de déterminer la distribution de lumière provenant des phares de véhicules à partir d’images vidéo prises à faible distance. Ce travail vise à établir un contrôle des phares de voiture conforme à la norme en vigueur relative aux dispositifs d’éclairage des véhicules et dans des conditions autorisant la mesure hors des centres d’essais spécialisés.
3• Modulateurs de lumièreDeux conférences se situaient dans le champ d’application des modulateurs de lumière qui trouvent aujourd’hui des utilisations multiples dans nombreux secteurs d’activité grand publics ou professionnels.La troisième conférence était proposée par M. Madec, W. Uhring et Y. Hervé du Laboratoire de Physique et Applications des Semiconducteurs (PHASE) (Strasbourg, France), par JB. Fasquel de l’Institut de Recherche sur le cancer de l’Appareil Digestif (IRCAD) (Strasbourg, France), par K. Bouamama du Laboratoire des Systèmes Photoniques (LSP) (Strasbourg, France) et par P. Joffre de la Société Micro Module (Brest, France). Cette présentation concernait l’amélioration de la dynamique des modulateurs spatiaux de lumière rapides à cristaux liquides par multiplexage temporel et application à la corrélation optique. L’auteur a présenté la pertinence de ce dispositif pour des applications cliniques (diagnostics) utilisant des techniques de corrélation optique.La quatrième conférence, proposée par Albéric JAULIN, Eric HUEBER et Laurent BIGUÉ du Laboratoire MIPS (Mulhouse France) concernait la caractérisation de modulateurs spatiaux de lumière. La méthode proposée permet d’assurer la caractérisation de ces « diapositives reconfigurables » d’une manière rapide et efficace engendrant un gain de temps appréciable (14 minutes à la place d’une demi-journée).
Conclusion
Cette session a mis en exergue des techniques relevant de la photométrie, des modulateurs spatiaux de lumière et de l’analyse d’images. L’ensemble des exposés a clairement mis en évidence à la fois le caractère novateur de ces techniques, et donc le dynamisme de la recherche afférente, mais également l’importance des applications industrielles dans de très nombreux secteurs d’activité (automobile, imprimerie, médical…).
• Session 12: Fibres optiques, capteurs et applications
Présidents J.M. CAUSSIGNAC - LCPC, Paris (F)S. MAGNE - CEA, Gif-sur-Yvette (F)
Etat de l’art des structures intelligentes
A. LABROUSSE-ANSIAUX – S. MAGNE – P. FERDINAND CEA-List, Detecs-Syssc, Centre d’Etudes de Saclay, Gif-sur-Yvette (F)
Dans cet exposé, les auteurs ont tenté de faire le point sur le domaine très vaste des structures auto-adaptatives (« structures intelligentes ») en analysant le besoin en structures intelligentes dans des secteurs aussi divers que les applications domestiques (automobile, anti-bruit, …), le génie civil, les transports, l’aéronautique et le spatial et les applications militaires. Les technologies pour y parvenir et les bénéfices recherchés sont également décrits pour chaque secteur applicatif. La métrologie optique (Réseaux de Bragg, Interféromètres en lumière blanche, Réflectométrie Brillouin (B-OTDR)) y trouve une place privilégiée du fait de ses avantages intrinsèques (performances et fiabilité de mesure, faible intrusivité et compatibilité avec les matériaux composites, déport, multiplexage, insensibilité électro-magnétique, acquisition multi-paramètres et fusion de données, …). Cet exposé met ainsi en évidence le marché émergent offert par les structures intelligentes à la métrologie optique.
Applications récentes des lasers à fibre au traitement des matériaux
E. FOGARASSY IREPA LASER Illkirch – Strasbourg (F)
Les lasers à fibres ont été considérablement étudiés durant les années 90 pour les applications de télécommunications. La technique de pompage par double-gaine a permis d’accroître de façon considérable l’efficacité d’absorption de pompe et le rendement d’émission des fibres dopées. Ainsi, plusieurs sociétés proposent dorénavant des lasers à fibre émettant en continu des puissances de l’ordre du kW, ou en mode déclenché des énergies de l’ordre de 1 mJ/impulsion. Les lasers à fibres monomodes sont très intéressants pour toutes les applications qui requièrent une bonne qualité de faisceau, i.e. les applications de marquage, soudage, découpe, micro-usinage (secteur automobile, aérospatial, chantiers navals, …). Cet exposé décrit l’état de la technique laser à fibre pour les applications industrielles d’usinage laser et analyse leur adéquation au marché actuel par une analyse technico-économique.
Intégration de capteurs d’effort utilisant des réseaux de Bragg photo-inscrits dans des fibres optiques dans des isolateurs électriques en matériaux composites
A. TROUILLET(1) – A. MURE-RAVAUD (1) – E. MARIN (1) – D. LEPLEY (2) (1) Lab. TSI, CNRS, Univ.de Saint-Etienne (F) (2) SEDIVER, Saint-Yorre (F)
Les Capteurs à Fibres Optiques (CFO) présentant l’intéressante possibilité d’être peu intrusifs et compatibles avec les matériaux composites. De plus, étant insensibles aux perturbations électromagnétiques, ils ont été développés depuis de nombreuses années pour l’instrumentation de structures diélectriques soumises à de fortes tensions ou forts courants (température, force, courant électrique, …). Cet exposé décrit ainsi l’instrumentation d’un isolateur en matrice verre-polymère par un réseau de Bragg photo-inscrit et les tests thermo-mécaniques en enceinte climatique. Le potentiel de cette technique pour la surveillance à distance d’isolateurs installés sur des lignes à haute tension est montré. Mis en réseau, les efforts appliqués à ces isolateurs instrumentés seraient mesurés à distance, afin de prévenir d’éventuelles surcharges susceptibles d’entraîner leurs destructions (notamment à cause des accrétions de glace).
Evaluation sur site des performances d’extensomètres longue base
S. DELEPINE-LESOILLE (1) - M. NOBILI (1) - C. PERINELLE (1) - J. DUMOULIN (2) - J. LAVIGNE (2) - Y. GAUTIER (2)(1) LCPC, Service Métrologie et Instrumentation, Paris F) (2) Lab. Régional des Ponts et Chaussées, Unité Technique Métrologie, Bordeaux (F)
Les extensomètres « longue base » à fibres optiques sont à l’origine de nombreuses recherches car il existe très peu de solutions technologiques pour réaliser de tels capteurs. Bien que de nombreuses expérimentations aient eu lieu sur chantier avec des CFO basés sur différents principes de mesure, peu d’entre elles se sont intéressées à l’influence de la longueur des capteurs sur leur précision. Il est, en effet, difficile de réaliser une étude métrologique fine en l’absence de référence. C’est la raison pour laquelle un pont en béton a été instrumenté de diverses sortes d’extensomètres : capteurs à fibres optiques « longue base » commerciaux (longueurs (m) : 0.25 ; 0.5 ; 0.60 ; 2.00) , cordes vibrantes « longue base » développées par le LCPC (longueur (m) : 0.50) et des capteurs traditionnels LVDT (longueur (m) : 0.06). Les mesures ont été effectuées à l’intérieur du caisson au droit d’un joint entre voussoir. Il s’agissait de suivre les déformations du béton, voire l’ouverture du joint, sous sollicitations thermiques de l’ouvrage. Les capteurs de différentes longueurs étaient disposés à plusieurs niveaux entre les hourdis respectivement supérieur et inférieur. Au cours d’une période d’essai qui a duré plusieurs mois, il a été montré qu’avec des capteur de 50cm il était possible de détecter des ouvertures de fissures sans présupposer de leurs localisations avec précision, compte tenu de l’intégration de la mesure sur la longueur utile des capteurs. Les résultats des comparaisons entre les différents moyens de mesure permettent ainsi de pouvoir dégager des informations suffisantes pour optimiser leurs longueurs sensibles en fonction de l’étendue de mesure souhaitée et des conditions d’emploi, vis à vis du besoin à couvrir.
Sonde optique pour la détection de substances chimiques
R.BENDOULA (1) - B.WACOGNE (1) - R.GIUST (1) F.CHERRIOUX (2) - T.GHARBI (1) (1) Dépt. LOPMD, FEMTO-ST, CNRS, Univ. de Franche-Comté, Besançon (F) - (2) Dépt. LPMO, FEMTO-ST, Besançon (F)
Cet exposé décrit le procédé de réalisation d’un capteur bio-chimiques à fibre optique fonctionnant sur le principe d’une fonctionnalisation de l’interface (réaction chimique avec un composé bien défini). Le bio-capteur est constitué d’une cavité résonante (fermée par deux miroirs multi-couches diélectriques déposés aux extrémités des fibres) et d’une fenêtre d’analyse permettant au champ évanescent d’interagir avec la substance cible. Les variations d’indice effectif induites par la réaction des molécules à l’interface seraient mesurées par interférométrie en lumière blanche (modulation de cohérence). Bien que les estimations théoriques sont très encourageantes (résolution de 7.10-8 en indice), des travaux restent à mener pour réaliser un bio-capteur fibré opérationnel, valider la mesure par interférométrie en lumière blanche, et tester leur performances en terme de sélectivité et sensibilité. Cette étude illustre une application très intéressante des Capteurs à Fibres Optiques pour la Biologie ou la Biochimie, secteur actuellement en pleine évolution dont le marché potentiel s’avère considérable.
Synthèse
Contrairement à ce que l’on aurait pu s’attendre, cette session a été bien au delà de la description de quelques principes de mesure à base de capteurs à fibres optiques ou d’applications de ces capteurs. L’aspect prospectif a été de loin celui qui a prévalu dans la plupart des communications présentées. Qu’il s’agisse des structures intelligentes où il a été montré les potentialités offertes par ces technologies pour répondre aux exigences du contrôle actif, qu’il s’agisse des bio-capteurs conçus sur le principe d’une « fonctionnalisation » de l’interface : réaction chimique avec un composé bien défini, pour ne citer que deux exemples. Parallèlement, les progrès réalisés en matière de lasers à fibres mono-modes qui donnent maintenant accès à de fortes puissances (typiquement le kW), ouvrent de nouveaux champs d’applications dans le domaines de l’usinage avec un atout technico-économique intéressant. De même, l’intégration de réseaux de Bragg dans un isolateur électrique en matrice verre-polymère constitue une avancée importante pour la surveillance à distance des lignes à haute tension, notamment en cas de surcharge mécanique due à des accrétions de glace. Enfin, les capteurs à fibres optiques « longue base » noyés à cœur ou fixés en surface d’un matériau qui permettent de fournir des mesures intégrées de déformation plus représentatives d’un comportement mécanique global de structure complètent avantageusement l’instrumentation classique ponctuelle couramment employée, notamment dans le cadre d’applications en Génie Civil. En résumé cette session qui a, respectivement, relaté des applications intéressantes des fibres optiques, mais aussi anticipé sur de futurs développements marque une étape encourageante et ouvre des perspectives à court et moyen termes dans le domaine des applications industrielles de l’optique.
• Session 13: Matériaux pour l’optique
Présidents C. CARRÉ - DPG, ENSCMu , CNRS, Mulhouse (F)G. LERONDEL - LNIO, Univ. de Technologie, Troyes (F)
Cette session a été consacrée aux matériaux pour l’optique avec pour thèmes l’étude de l’interaction lumière-matière, de la molécule au matériau, les matériaux fonctionnels pour l’optique, les techniques optiques pour la caractérisation de matériaux.
Elle fut l’objet de six communications orales et d’une affiche.Le principal objectif était de mettre en évidence l’omniprésence de la recherche sur les matériaux dans de nombreux thèmes actuels de l’optique, allant du stockage de l’information à la fabrication de composants optiques passifs ou actifs.- Matériaux organiques pour l’optique : de la synthèse de nouvelles molécules au conditionnement du matériau. La mise en œuvre d’un matériau pour l’optique nécessite une bonne compréhension de l’ensemble des processus physico-chimiques mis en jeu au cours de l'illumination. Différents projets où photochimie, physico-chimie, développement de matériaux polymères et optique sont étroitement liés, sont aujourd’hui en cours de valorisation.- Biréfringence induite par photopolymérisation : Il s’agit ici d’une méthode originale pour induire une distribution spatiale de biréfringence dans un matériau photopolymérisable, la caractérisation des propriétés de diffraction du réseau conduisant à une valeur de 5.10-5 pour la biréfringence induite. Des structures biréfringentes arbitrairement complexes (damiers, cercles concentriques…) peuvent être envisagées afin de contrôler la distribution transverse de la polarisation d’un faisceau lumineux.
- L’absorption à deux-photons : de la limitation optique à la microfabrication : La polymérisation induite par ADP est une technique très prometteuse pour la microfabrication de structures 3D et de micromachines. Elle conduit à l’obtention d’objets avec une résolution élevée due à la très grande profondeur de pénétration du faisceau incident et au confinemen de l’excitation autour du point focal. De nouveaux chromophores de structure D-?-D se sont révélés plus efficaces que les photomorceurs commerciaux utilisés dans l’UV.
- Le potentiel des matériaux sol-gel hybrides pour la fabrication à bas coût de composants pour la micro-optique et l'optique intégrée : Les matériaux hybrides organiques-inorganiques synthétisés par voie sol-gel sont d’excellents candidats pour la réalisation des fonctions optiques telles que l'anti-reflexion ou la re-distribution de lumière via des éléments optiques diffractants. De plus, le dopage du matériau par des nanoparticules magnétiques permet d'obtenir des guides d'ondes à magnétisme dilué.
- La microscopie Raman, outil d’analyse des matériaux hétérogènes : fibres, composites, dépôts… :
Grâce aux progrès de l’instrumentation et à la modélisation des spectres, l’imagerie Raman (diffusion inélastique) / Rayleigh (diffusion élastique) peut être une technique de choix pour caractériser de nombreux matériaux allant des émaux céramiques aux fibres polyamides ou SiC. C’est par établissement de corrélations entre paramètres Raman et propriétés physiques ou chimiques qu’il est possible d’aboutir à une imagerie prédictive.- Matériaux poreux pour l'optique : exemple du silicium pour la fabrication de structures photoniques à fort confinement optique:
Les travaux récents menés sur les propriétés optiques (absorption, diffusion) du silicium poreux et l’électrochimie de formation du matériau ont permis d’obtenir des structures à fort confinement optique telles que des microcavités planaires subnanométriques et des miroirs omnidirectionnels, ainsi qu’un nouveau type de cavités émettrices réalisées à partir de substrats optiquement actifs.- Réflexion et transmission diffuses des rayonnements X comme moyen de caractérisation de matériaux polymères : La réflexion et la transmission diffuses des rayonnements X peuvent être utilisées pour caractériser un matériau polymère tel qu’une résine époxy. Une analyse structurale des échantillons sur des épaisseurs allant de quelques mono-couches atomiques à quelques micromètres a montré que la polymérisation s’effectue en strates d’épaisseur moyenne de l’ordre de 130 nm.intelligentes ») en analysant le besoin en structures intelligentes dans des secteurs aussi divers que les applications domestiques (automobile, anti-bruit, …), le génie civil, les transports, l’aéronautique et le spatial
• Session 14: Sciences du vivant
Présidents P. POULET, Institut de Physique Biologique, Strasbourg(F) J.L. TRIBILLON - DGA/DSP/SREA, Paris (F)
L’optique occupe une place sans cesse grandissante dans le domaine des sciences du vivant. On y retrouve bien entendu toutes les méthodes conventionnelles, en particulier l’imagerie et la microscopie qui connaissent des développements spectaculaires. Leurs progrès peuvent être exprimés en terme de modalité d’acquisition, de résolution spatiale, de profondeur d’analyse et de possibilité d’investigation in vivo. On observe également l’émergence de nouvelles méthodes thérapeutiques et diagnostiques, permises par le développement de capteurs optiques et tout particulièrement des systèmes micro-opto-mécaniques. Une session scientifique ne peut faire le tour de toutes ces méthodes et techniques optiques. Celle du 19 novembre a cependant offert une vision synthétique des diverses applications de l’optique pour les sciences du vivant. La société canadienne FISO a présenté une jauge de pression optomécanique de dimensions microscopiques (diamètre de 550 µm pour une longueur efficace de 350 µm) qui couvre une gamme de 0 à 258 mmHg. Elle est particulièrement adaptée au domaine biomédical. Son intégration dans des cathéters permet de mesurer de façon précise la pression sanguine ou fluidique dans les zones intracorporelles difficiles d’accès: zones intracrâniennes ou intracardiaques. Les données obtenues permettent le diagnostic et le suivi de patients in vivo de façon non invasive. Un autre argument en faveur des technologies optiques est l’insensibilité des capteurs aux champs et aux rayonnements radiofréquences environnants, permettant leur utilisation dans les dispositifs d’ imagerie par résonance magnétique.
Les autres présentations étaient consacrées à des techniques d’imagerie. Les modalités mises en œuvre pour réaliser l’imagerie des tissus biologiques, qui sont fortement diffusants, reposent sur des méthodes permettant de sélectionner ou de marquer la partie utile du signal mesuré, pour améliorer son extraction du bruit ou pour faciliter la reconstruction des images. Trois méthodes originales ont été exposées.
Le laboratoire LTSI de Saint Etienne a présenté un dispositif basé sur une technique interférométrique. Le principe de base est celui d’une échographie optique, dérivée de la tomographie optique cohérente (OCT), reposant sur un système qui permet de recueillir directement la fonction d’intercorrélation temporelle entre une impulsion de référence et le signal qui a transité dans le milieu sondé. Cette fonction traduit la signature du milieu traversé, fournit des informations structurelles sur ce dernier et peut donc être exploitée pour reconstruire une image tridimensionnelle.
Le Laboratoire d'Optique de l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de la Ville de Paris propose une évolution des méthodes acousto-optiques pour visualiser directement un contraste optique en couplant lumière et ultrasons. En effet, une lumière qui se propage dans un milieu traversé par des ultrasons est modulée en phase. Le principe de l’imagerie acousto-optique repose sur une mesure interférentielle entre ces photons marqués et d’autres qui n’ont pas traversé les ultrasons. La localisation ainsi que la résolution des objets provient de la bonne directivité des ultrasons dans ces milieux. Le problème revient à compter efficacement ces photons marqués. La technique présentée utilise à cette fin un cristal photoréfractif et offre des perspectives intéressantes pour faire des mesures en temps réel, sans être gêné par les effets liés au flux sanguin ou au mouvement brownien.L’Institut de Physique Biologique de Strasbourg a assemblé un appareil pour l'imagerie proche infrarouge en neurologie. Il utilise des impulsions lumineuses picosecondes à plusieurs longueurs d’onde et le comptage résolu en temps des photons détectés. La méthode des éléments finis est employée pour modéliser la propagation des photons. Les simulations et les résultats expérimentaux présentés démontrent que les techniques résolues en temps apportent des informations sur la profondeur des variations des propriétés optiques associées à des variations de la perfusion tissulaire et permettent d'améliorer la détection d'activations corticales.
Enfin, Gérald BRUN du laboratoire LTSI de Saint Etienne a présenté une synthèse pertinente des méthodes d’analyse de la propagation de la lumière dans les milieux non homogènes tels que les tissus biologiques. Les axes actuels s’articulent autour de concepts qui utilisent les notions de temps de vol des rayons lumineux et sur l’élaboration de modèles exploitant les équations de propagation et leur résolution numérique. Ces techniques sont limitées par la puissance de calcul des outils informatiques actuels et présentent en outre l’inconvénient d’être fondées sur des hypothèses mises en défaut par certains champs d’application. Il a ensuite apporté quelques éléments de présentation d’une méthode reposant sur la propagation d’une vibration dans une chaîne d’oscillateurs couplés selon un formalisme de matrice de transfert de ligne.
Les résultats obtenus pour une structure unidimensionnelle ont été validés sur des cas pouvant être résolus aisément dans la formulation de l’électromagnétisme conventionnel.Ces présentations de grande qualité scientifique et très originales témoignent du potentiel des méthodes optiques dans les sciences biomédicales et de la compétitivité des laboratoires de recherche français. Il est à noter que les laboratoires représentés appartiennent à trois pôles régionaux : le pôle Optique et Vision de la région Rhône Alpes, Rhenaphotonics de la région Alsace et Optics Valley de la région Ile de France